Nous nous permettons de réagir et d’informer les Lensois par rapport à la demande de permis d’environnement
relative au maintien d’un centre de tir à Bauffe, et plus particulièrement par rapport à la demande d’adoption de
conditions particulières complémentaires fixant les valeurs limites définitives des niveaux de bruit.

Les nuisances subies par les habitants de Bauffe et de Chièvres à cause de l’exploitation de ce Centre de tir ne sont pas neuves. En effet, les divers contrôles effectués par le Département des Contrôles de Police ont permis de constater que – malgré divers aménagements réalisés par le propriétaire du stand – les normes autorisées en matière de nuisances sonores étaient souvent dépassées et rarement respectées. D’autant que ces mesures ont souvent été effectuées un jour de semaine, alors qu’un maximum des activités de ce stand a lieu durant le week-end.

Des membres de notre locale se sont déplacés sur place durant plusieurs dimanche après-midi du mois d’août pour constater les désagréments. A chaque passage nous avons comptabilisé, en moyenne, 1140 détonations/heures ce qui est bien au-delà de la limite fixée par le permis d’environnement.

Il semblerait cependant qu’aujourd’hui, le demandeur souligne la quasi impossibilité pour lui de concilier la
rentabilité de son établissement avec le respect des normes exigées dans son permis d’exploiter (celui-ci date de mai 2000 et a une validité de 30 ans). D’où sa demande de dérogation actuelle, pour une durée maximale, à savoir 20 ans.

On l’ignore souvent mais le bruit peut affecter d’autres fonctions de notre organisme que la seule audition.

L’excès de bruit a un impact :

  • sur le système nerveux : stress, troubles du sommeil, baisse de vigilance et difficultés d’apprentissage chez l’enfant, risque accru d’anxiété et de dépression, troubles du comportement et tendance à l’agressivité.
  • sur le système cardio-vasculaire : augmentation de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et du cholestérol avec un risque accru d’infarctus.
  • sur le système immunitaire : diminution des défenses immunitaires.
  • sur le système digestif : ulcères, colopathies.

Or, dans le cas qui nous concerne, les dépassements des normes ont été constatés dans la majeure partie des
contrôles et études acoustiques effectués depuis 2009. Ces dépassements sont parfois très importants tant au
niveau du nombre de tirs qu’au niveau de leur intensité. L’écodiagnostic a même été fixé à « préoccupant » par le fonctionnaire sanctionnateur dans son constat infractionnel du 14/10/2014. Certains constats ont en effet débouché sur diverses amendes (50 EUR avec sursis le 28/9/2009, 2.000 EUR le 28/8/2011, 10.000 EUR le 2/4/2015) .

Le CTB poursuit son activité pourtant reconnue comme « infractionnelle » ! Et il demande maintenant de pouvoir déroger à ces normes qu’il ne parvient pas à respecter ! Il demande de modifier la valeur limite de jour en passant de 45 dBA (norme actuelle) à 55 dBa et de pouvoir effectuer 8.100 tirs / jour (900 tirs par heure) et de pouvoir organiser 12 compétitions par an au cours desquelles il pourrait déroger au nombre de tirs organisés !

Enfin, le Centre de Tir est situé dans une zone destinée aux activités d’utilité publique ou d’intérêt général, dans le but de satisfaire un besoin social assuré par une personne publique ou privée à laquelle les pouvoirs publics ont confié la gestion d’un service public. Rien dans le dossier n’atteste de cette délégation de gestion. Quelle autorité publique aurait confié quelle gestion de quel service public au Centre de Tir ?
De même, le demandeur mentionne satisfaire à un besoin légal (permettre aux détenteurs d’une arme à feu de
rencontrer les exigences légales de fréquentation annuelle obligatoire d’un établissement de pratique de tir) et
avance – sans preuve – diverses structures fréquentant le stand de tir. Quoi qu’il en soit, il ne serait pas acceptable que des riverains subissent les nuisances sur leur santé…juste pour permettre à certains citoyens de justifier le droit de posséder une arme !

Nous nous posons aussi la question de savoir pourquoi notre bourgmestre n’a jamais finalisé l’arrêté, de mars 2010, visant à interdire les activités du stand le dimanche après-midi afin de permettre un temps de repos aux riverains excédés par les nuisances subies.

En conclusion, au vu des données actuelles, nous nous opposons à ce que ce permis soit – en l’état – attribué au Centre de tir de Bauffe et nous invitons les riverains et tous les lensois à aller dans le même sens que nous. Il ne reste plus que quatre jours pour réagir à l’enquête publique afin de vous faire entendre ! N’hésitez pas !

Les normes de l’actuel permis n’ont pas été prises au hasard et visaient à préserver la santé des riverains et la quiétude de notre environnement. Accepter ce permis reviendrait à permettre à ce Centre le droit d’amplifier les nuisances actuellement émises. Ce serait faire payer cher à nos citoyens le droit pour un organisme privé de « faire de l’argent » sur leur santé.

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